EDIT du 14/09/2020 Le maire s'est excusé publiquement.

Le 15 mars 2020, lorsqu’était annoncé le résultat des élections municipales à Gétigné, M. Guillot découvrait que le mandat à venir comporterait une dose d’opposition. Il appelait alors de ses vœux une «opposition constructive», concept flou qui semblait n’impliquer que nous.

Pour Gétigné Collectif, le sujet avait déjà été largement débattu et notre ligne était claire :

Travailler les dossiers, impliquer les citoyens et construire des propositions alternatives. Une méthode dont l’objet est l’intérêt général et qui s’interdit de juger les personnes.

 Il aura fallu un peu plus de 3 mois et 3 conseils municipaux pour que la situation se dégrade.

Le 25 juin 2020, le conseil municipal se réunit, l’ordre du jour est dense. Nous intervenons sur plusieurs sujets, exprimons certains désaccords et formulons des propositions. Et parfois nous saluons des travaux réalisés en commission. Cela prend du temps, nous sentons que cela agace un peu et nous sommes rappelés à l’ordre à plusieurs reprises sur la forme ; à plusieurs reprises M. Guillot regrette que le règlement intérieur ne soit pas encore en place. Est-ce sa solution ? À suivre…

L’ordre du jour étant « épuisé (2) », arrive un temps d’échange « ouvert » où les conseillers sont invités à s’exprimer. Un moment qui se déroule dans un cadre public et où la presse est présente.

Une conseillère municipale, issue de la liste majoritaire, intervient s’attribuant le rôle de porte-parole d’agriculteurs qui seraient victimes d’agri-bashing, traduisez acharnement envers les agriculteurs. Dans une longue introduction, elle souhaite alerter le conseil sur des « faits » de cette nature pour lesquels elle appelle à la vigilance.

Soit, nous partageons, nous n’avons jamais prôné l’agressivité. Nous portons un projet démocratique où le dialogue entre citoyens est central.

Les choses dérapent lorsqu’elle met en cause Gétigné Collectif, laissant entendre que les faits dénoncés seraient l’œuvre d’une personne présente sur notre liste. Nous réagissons évidemment, n’acceptant pas que notre collectif, notre projet soit ainsi mis en cause de manière publique sans qu’aucun élément factuel ne soit présenté :

  • Est évoqué un conflit verbal entre un agriculteur et un voisin (nous saurons ensuite que cela n’implique en aucun cas une personne de notre liste… mais l’intervention lors du conseil entretient l’ambiguïté).
  • Est évoqué un post sur les réseaux sociaux montrant des personnes (des agriculteurs) en train de prendre l’apéritif pendant le confinement. Effectivement c’est nul… mais nous ne savons pas d’où ça vient, en quoi c’est de « l’agribashing » ni même qui l’a posté. En tous cas cela n’a rien à voir avec notre façon de communiquer.

Et… c’est tout.

Comment réagit M. Guillot ? Lui qui s’est positionné à plusieurs reprises comme « arbitre » des bonnes pratiques en conseil municipal (et même des bonnes manières), il aurait pû, avec respect mais fermeté, signaler le caractère pour le moins inapproprié de l’intervention.

Mais non.

Car dans le monde de M. Guillot l’application des règles est à dimension variable et ne concerne pas l’équipe majoritaire.

Nous apprendrons ensuite qu’il était informé du sujet de l’intervention et qu’il avait donné son aval. Avait-il conscience de la fragilité des arguments et de leur aspect fallacieux ? Était-il complice ou enfermé dans la situation ? Peu importe, il s’est saisi de l’occasion pour enfoncer le clou et tenter de discréditer Gétigné Collectif. Il a osé aller sur le terrain de la morale, nous invitant à assumer des faits pour lesquels nous n’avons aucune responsabilité ; étant entendu que nous ne savons toujours pas de quoi il s’agit réellement ni qui est éventuellement concerné.

Nous ne pouvons accepter ce type de comportement.

Nous représentons des citoyens, notre démarche est transparente, honnête et respectueuse des personnes. Le collectif est en pleine structuration et à ce jour n’existe pas comme « personne morale ». Il est donc impossible de nous attribuer la moindre action sinon dans la volonté de ternir notre image de façon caricaturale.

Oui, nous avons un avis sur les modes de production dans le monde agricole.

Oui, dans notre projet, dialoguer avec l’ensemble des agriculteurs est une évidence.

Non, nous ne prônons pas l’agribashing, démarche individuelle qui ne saurait être inspirée par notre attachement au collectif.

Ce terme d’agribashing, introduit par la FNSEA, n’est pas neutre. Ne nous laissons pas enfermer. Car nous ne sommes pas dupes sur l’acte posé et nous n’oublierons pas. Nous refuserons néanmoins de répondre de la même façon et de renoncer à nos principes.

Cyril Allain

(1) Terme anglo saxon totalement contestable pouvant se traduire par « insulte à la raison »

(2) Soyons honnêtes, nous avons contribué à l’épuisement visible de l’édile…